Introduction
Depuis 2019, l’Index égalité professionnelle femmes-hommes est l’outil phare de la politique d’égalité salariale en France. En 2025, il s’impose plus que jamais comme un levier de transparence, d’amélioration et de sanction pour toutes les entreprises de 50 salariés ou plus. Comment fonctionne-t-il ? Quels sont les indicateurs à surveiller ? Quelles sont les obligations concrètes et les risques en cas de manquement ? BOBEA fait le point sur le mode d’emploi complet de l’Index, ses nouveautés et ses enjeux pour l’égalité au travail.
Qu’est-ce que l’Index égalité professionnelle ?
L’Index égalité professionnelle, instauré par la loi du 5 septembre 2018 « pour la liberté de choisir son avenir professionnel », oblige toutes les entreprises d’au moins 50 salariés à mesurer, publier et corriger les écarts de rémunération entre les femmes et les hommes. L’objectif : identifier les inégalités salariales, mettre en lumière les points de progression et imposer des mesures correctives en cas d’écarts injustifiés.
Comment calculer l’Index égalité femmes-hommes ?
L’Index est calculé sur 100 points, à partir de 4 à 5 indicateurs selon la taille de l’entreprise :
- Écart de rémunération femmes-hommes : 40 points
- Taux d’augmentations individuelles : 35 points (50 à 250 salariés) ou 20 points (>250 salariés)
- Taux de promotions : 15 points (uniquement pour les entreprises de plus de 250 salariés)
- Augmentations au retour de congé maternité : 15 points
- Parité parmi les 10 plus hautes rémunérations : 10 points
Chaque indicateur est calculé sur une période de 12 mois glissants. L’addition des points obtenus donne la note globale sur 100.
Quelles entreprises sont concernées ?
Depuis 2020, toutes les entreprises, associations et syndicats employant au moins 50 salariés doivent calculer et publier leur Index chaque année, avant le 1er mars, de façon visible et lisible sur leur site internet. Les entreprises de plus de 1 000 salariés doivent également publier l’écart de représentation femmes-hommes parmi leurs cadres dirigeants et membres d’instances dirigeantes.
Obligations de publication et de transmission
- Publication : Score global affiché sur le site internet de l’entreprise, accessible à tous (salariés, candidats, partenaires).
- Transmission : Résultats envoyés au ministère du Travail via egapro.travail.gouv.fr et au comité social et économique (CSE).
- Mise à jour : Les mesures correctives et objectifs de progression doivent être publiés chaque année ou tous les deux ans.
Objectifs de progression et mesures correctives
- Note inférieure à 85/100 : Obligation de fixer des objectifs de progression, publiés et transmis à l’administration.
- Note inférieure à 75/100 : Obligation de définir et publier des mesures correctives précises, par accord collectif ou décision unilatérale, avec un délai de trois ans pour atteindre le seuil minimal.

Sanctions en cas de non-respect
Le non-respect de ces obligations expose l’entreprise à une pénalité financière pouvant aller jusqu’à 1 % de la masse salariale annuelle. Cette sanction vise à garantir la transparence et à inciter les employeurs à agir concrètement pour réduire les écarts de traitement.
Les nouveautés et perspectives 2025
En 2025, la France prévoit de transposer la directive européenne sur la transparence salariale, qui imposera de nouveaux indicateurs : écarts médians, variables, proportion de femmes et d’hommes par quartile, etc. Le seuil minimal de 75 points pourrait être relevé et les sanctions renforcées, avec un droit à indemnisation pour les salariés lésés.
Limites et critiques de l’Index
La Cour des comptes et le Haut Conseil à l’Égalité pointent plusieurs failles :
- L’Index ne couvre qu’un quart des salariés du privé.
- Il ne prend pas en compte le temps partiel ou les rémunérations variables.
- 41 % des entreprises assujetties ont déclaré un index « incalculable ».
- Les sanctions sont peu appliquées.
Conclusion
L’Index égalité professionnelle 2025 est un outil clé pour progresser vers l’égalité salariale, mais il doit encore évoluer pour être pleinement efficace. Transparence, rigueur et sanctions sont les clés d’une égalité réelle. Chez BOBEA, nous continuerons à décrypter les évolutions législatives et à accompagner les entreprises et salariées vers une société plus juste.