L’excision, ou mutilation génitale féminine (MGF), demeure une pratique courante dans plusieurs pays africains malgré les efforts internationaux pour l’éradiquer. Environ 91,5 millions de femmes et de filles en Afrique ont subi cette pratique, qui est particulièrement répandue en Guinée, Djibouti, le Mali et l’Égypte, où les taux de prévalence dépassent les 85%. Cet article explore les moyens de mettre fin à cette pratique et les obstacles rencontrés.
Les Efforts pour Éradiquer l’Excision
1. Sensibilisation et Éducation :
- Des organisations comme Plan International travaillent à sensibiliser les communautés sur les conséquences néfastes de l’excision. Elles forment des bénévoles locaux pour diffuser des messages de prévention et collaborer avec les chefs de village et religieux pour changer les perceptions culturelles.
- La pédagogie est cruciale. Des initiatives comme celles de la Fondation Djigui La Grande Espérance, dirigée par l’imam ivoirien Cissé Djiguiba, démontrent que l’éducation sur les conséquences de l’excision et la dissociation de cette pratique des enseignements religieux peuvent influencer positivement les communautés.
2. Alternatives aux Cérémonies :
- Pour remplacer l’excision, des cérémonies alternatives de passage à l’âge adulte sont mises en place. Ces rites permettent aux filles de marquer leur transition vers l’âge adulte sans subir de mutilations.
3. Engagement des Hommes :
- De plus en plus d’hommes s’engagent dans la lutte contre les MGF. Des initiatives comme celles du Sénégalais Babacar montrent Sy que les discussions ouvertes sur la sexualité et la santé des femmes peuvent changer les mentalités. Les hommes, en comprenant les souffrances de leurs partenaires, deviennent des alliés dans cette lutte.
Les Obstacles à Surmonter
1. Tradition et culture :
- L’excision est souvent perçue comme un rite initiatique et identitaire. Elle est pratiquée pour se conformer aux normes sociales et pour appartenir à un groupe. Cette dimension culturelle et traditionnelle est un frein majeur à l’éradication de la pratique.
2. Arguments religieux :
- Malgré les efforts pour dissocier l’excision des enseignements religieux, certains dirigeants religieux continuent de défendre la pratique comme une tradition légitime. En Gambie, par exemple, un texte de loi visant à relégaliser l’excision a été proposé, mettant en avant des arguments traditionnels et religieux..
3. Manque de Lois et d’Application :
- Bien que plusieurs pays aient adopté des lois contre l’excision, leur application reste souvent faible. En Gambie, malgré l’interdiction en 2015, des tentatives de relégalisation montrent la fragilité des acquis législatifs. De plus, des pays comme le Liberia, la Sierra Leone et le Mali n’ont pas encore de lois interdisant cette pratique.
Conclusion
Pour en finir avec l’excision en Afrique, il est essentiel de continuer à sensibiliser les communautés, à proposer des alternatives culturelles et à engager les hommes dans cette lutte. Les efforts doivent également se concentrer sur le renforcement des lois et leur application stricte. La collaboration entre les gouvernements, les organisations internationales et les communautés locales est cruciale pour protéger les droits et la dignité des femmes et des filles.