Femme de légendes, Angela Davis a marqué l’histoire par son combat acharné contre le racisme et les inégalités aux États-Unis. Retour sur le parcours hors norme de cette icône devenue la figure de proue des luttes intersectionnelles.
Des prisons à la présidentielle, une vie de résistance
Née en 1944 en Californie, Angela Davis connaît très tôt les affres du racisme et de la ségrégation. Enseignante engagée, elle rejoint dans les années 60 les rangs des Black Panthers et du Parti Communiste américain. C’est en 1970 que sa vie bascule lorsqu’elle est accusée d’avoir fourni l’arme du crime dans l’affaire des “Frères Soledad”. Menacée de la peine capitale, elle prend la fuite avant d’être arrêtée et emprisonnée pendant 16 mois. Une mobilisation internationale sans précédent, portée par des personnalités comme Sartre, Aragon ou les Rolling Stones, permet finalement son acquittement en 1972. Loin de la faire taire, cette épreuve galvanise son combat.
Une pensée novatrice à la croisée des luttes
Dans son essai majeur “Femmes, race et classe”, Angela Davis propose une relecture féministe de l’histoire américaine, mettant en lumière le rôle occulté des femmes, et particulièrement des femmes noires. Elle y développe une analyse intersectionnelle avant l’heure, démontrant les liens indissociables entre racisme, sexisme et exploitation capitaliste. Une pensée visionnaire qui fera d’elle une figure tutélaire des luttes contemporaines. Portée par sa stature intellectuelle, elle se présente même à l’élection présidentielle de 1980 et 1984, bien que sans succès électoral.
Une icône française aussi
Si Angela Davis est une icône américaine, elle entretient également un lien particulier avec la France. Étudiante à la Sorbonne dans les années 60, elle y découvre Jean-Paul Sartre, qui deviendra son mentor intellectuel et son soutien indéfectible. Aujourd’hui encore, elle s’exprime avec aisance en français, langue qu’elle chérit tant. Un attachement réciproque, la France lui ayant rendu hommage en 2019 en la décorant de la Légion d’Honneur.
Une voix toujours aussi essentielle
À 79 ans, Angela Davis continue d’être une voix écoutée et respectée dans les combats contemporains contre les discriminations. Avec une constance et une intégrité remarquables, elle poursuit inlassablement sa quête d’émancipation pour toutes les minorités opprimées. Une vie de luttes, de prises de position courageuses et d’engagements sur tous les fronts, qui font d’Angela Davis une véritable légende vivante. L’incarnation même de la résilience et de l’insoumission face aux injustices.