
Devenir Miss France a été une expérience émouvante à bien des égards pour Sonia Rolland. En effet, derrière l’éclat de l’élection, s’est déroulé un drame qu’elle n’oubliera pas de sitôt, et qui est raconté dans la fiction autobiographique “Un destin inattendu”, diffusée sur France 2, qu’elle a contribué à écrire et à réaliser.
Lors de l’émission “Un dimanche à la campagne” du 4 février, animée par Frédéric Lopez, l’actrice et réalisatrice a évoqué son enfance et sa consécration en 2000. Il ne fait aucun doute, c’était un destin inattendu.
Un passé marqué par le drame
Sonia Rolland a vu le jour à Kigali, au Rwanda, de père français non coopérant et de mère rwandaise. À l’âge de neuf ans, alors que la situation politique au Rwanda est tendue, elle part vivre chez sa grand-mère paternelle pendant deux ans. Ensuite, son père essaie de déménager la famille au Burundi, mais les violences sont trop intenses, les obligeant à fuir le génocide des Tutsis. Ils retournent alors en France… En 1995, Sonia, son frère et leur mère s’installent à Cluny.
La France n’avait cependant pas pris en charge l’évacuation du père, qui dû attendre un an avant de rentrer. Le moral du père de la petite Sonia en fut sérieusement affecté. Lors de l’émission avec Frédéric Lopez, elle déclare : “Mon père, qui est français, n’a pas pu bénéficier de l’évacuation des Français car il travaillait dans le secteur privé et n’était pas affilié à la coopération française. Cela a été très difficile pour lui. Il a été refusé de rentrer chez lui”. Pour elle c’est un affront infligé à son père par l’Etat français.
La revanche de Miss France
Fort heureusement, en 2000, Il tient sa revanche. Sonia Rolland est sacrée Miss France. Soit cinq ans plus tard. Une belle revanche avec une grande « symbolique » selon l’actrice et réalisatrice, qui cette année-là devient la figure française de la beauté.
C’est également une revanche personnelle pour Sonia Roland, qui arrive ainsi à se faire une place dans un environnement qu’elle présente comme ayant été hostile pour elle et sa famille.
« Il y avait énormément de défiance à notre égard parce que nous étions les étrangers qui arrivaient. Ma mère était la seule femme noire de toute la ville » déclare-t-elle.
Un destin inattendu
Devenir Miss ne faisait cependant pas partie des ambitions de la jeune Sonia qui elle, était attirée par le sport, notamment le basketball. Repérée à la sortie d’un match, elle accepte de relever le défi avec le soutien de son père. Elle n’hésite d’ailleurs pas à le dire : « Celui qui y croit, c’est mon père, et puis comme moi j’étais amoureuse de mon père je l’ai suivi dans l’aventure ».
Dès cet instant, Sonia Rolland va vivre une aventure personnelle, familiale et de voisinage remarquable. Les mêmes voisins qui avaient initialement manifesté de la méfiance envers sa famille mixte originaire du Rwanda sont devenus ses fidèles soutiens, contribuant même à son départ à Miss France grâce à une cagnotte.
Ce parcours inattendu a mené Sonia Rolland à devenir la première Miss France d’origine africaine, marquant ainsi l’histoire du concours. En plus de ses succès dans le monde de la beauté, elle a également embrassé une carrière de mannequin, de comédienne et est même passée à la réalisation, illustrant ainsi un destin remarquable.