Présente au Festival de Cannes, Nicole Kidman a une nouvelle fois pris la parole pour dénoncer la faible proportion de films à succès réalisés par des femmes, notamment aux États-Unis. Huit ans après s’être engagée à travailler avec une réalisatrice tous les 18 mois, l’actrice américano-australienne constate que la situation évolue trop lentement. Son intervention, saluée par la critique et les associations féministes, relance le débat sur la place des femmes derrière la caméra et les obstacles persistants à leur reconnaissance dans l’industrie du cinéma.
Un engagement de longue date
Nicole Kidman n’en est pas à son premier combat pour l’égalité dans le cinéma. Dès 2017, elle s’était engagée publiquement à soutenir les réalisatrices en choisissant de collaborer régulièrement avec elles. À Cannes, elle a rappelé que, malgré quelques progrès, la proportion de films à gros budget réalisés par des femmes reste “incroyablement basse”. Selon les dernières études, moins de 10% des blockbusters américains sont dirigés par des femmes, une statistique qui peine à évoluer malgré la médiatisation du sujet.
Les chiffres de la sous-représentation
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En 2024, seuls 16% des films présentés dans les grandes compétitions internationales étaient réalisés par des femmes. Aux États-Unis, la situation est encore plus préoccupante : sur les 100 films les plus rentables de l’année, à peine 8 ont été réalisés par des femmes. Cette sous-représentation s’explique par de nombreux facteurs : préjugés persistants, accès limité au financement, réseaux professionnels dominés par les hommes, et manque de modèles féminins reconnus.
Les obstacles à la réussite
Nicole Kidman a mis l’accent sur les obstacles structurels qui freinent la carrière des réalisatrices. Elle pointe du doigt le manque de confiance accordé aux femmes pour diriger des projets d’envergure, mais aussi la difficulté à concilier vie professionnelle et vie familiale dans un secteur très exigeant. Les témoignages de réalisatrices confirment ces difficultés, évoquant des refus de financement, des doutes sur leur légitimité, et une pression constante pour prouver leur valeur.
Les initiatives pour changer la donne
Face à ce constat, de nombreuses initiatives voient le jour pour promouvoir la diversité et l’égalité dans le cinéma. Des festivals comme Cannes ou Sundance mettent en avant des réalisatrices, des fonds spéciaux sont créés pour soutenir leurs projets, et des associations militent pour une meilleure représentation. Nicole Kidman, par son engagement et sa notoriété, joue un rôle moteur dans cette mobilisation, encourageant les jeunes femmes à oser franchir le pas et à croire en leur talent.

L’importance des modèles et du mentorat
L’actrice insiste sur l’importance des modèles féminins dans le cinéma. Voir des femmes réussir derrière la caméra inspire les nouvelles générations et contribue à briser les stéréotypes. Le mentorat, les réseaux de soutien et la visibilité médiatique sont autant de leviers pour encourager l’émergence de nouveaux talents féminins. Nicole Kidman appelle les studios et les producteurs à prendre leurs responsabilités en offrant plus d’opportunités aux femmes.
Un message entendu à Cannes
Le discours de Nicole Kidman a été largement relayé lors du Festival de Cannes, où la question de la parité est devenue un enjeu majeur. Les organisateurs ont rappelé leur engagement à promouvoir l’égalité, mais reconnaissent que le chemin est encore long. Plusieurs réalisatrices présentes à Cannes ont salué l’initiative de l’actrice, soulignant que la mobilisation des stars est essentielle pour faire bouger les lignes.
Vers une évolution durable ?
Si la prise de conscience progresse, les changements restent encore trop timides. Les observateurs estiment que seule une action concertée de l’ensemble de la profession permettra de faire évoluer durablement la situation. Cela passe par des quotas, des politiques de financement équitables, et une valorisation des parcours féminins. Nicole Kidman, par sa voix et son engagement, incarne cette volonté de changement et rappelle que l’égalité dans le cinéma est un combat de longue haleine.