Lutte contre les violences conjugales : nouvelles lois et témoignages
Les violences conjugales restent un fléau en Afrique, touchant toutes les classes sociales et tous les âges. Face à cette réalité, la législation évolue, les voix s’élèvent et des femmes brisent le silence pour témoigner et agir. Bobea fait le point sur les avancées récentes, les défis persistants et la force des survivantes.
Un constat alarmant
Selon l’Organisation mondiale de la santé, une femme sur trois subit des violences physiques ou sexuelles au cours de sa vie. En Afrique, le phénomène reste largement sous-déclaré, en raison de la stigmatisation, du manque de structures d’accueil et de la pression sociale. Pourtant, la parole se libère peu à peu, portée par des associations, des médias et des campagnes sur les réseaux sociaux.
Des lois qui évoluent
De nombreux pays africains ont récemment renforcé leur arsenal juridique contre les violences conjugales. Au Sénégal, une loi de 2024 qualifie désormais le viol et la violence conjugale de crimes passibles de lourdes peines. En Côte d’Ivoire, le Code pénal a été révisé pour mieux protéger les victimes et faciliter les dépôts de plainte. Au Maroc, la loi 103–13 prévoit des mesures de protection et d’éloignement pour les femmes menacées.
L’importance de l’accompagnement
La loi ne suffit pas : il faut aussi accompagner les victimes. Des centres d’écoute, des lignes d’urgence et des espaces d’accueil voient le jour dans plusieurs pays. Des ONG forment policiers et magistrats à l’accueil des victimes et à la prise en charge psychologique. Mais les moyens restent insuffisants face à l’ampleur du problème.
Témoignages de survivantes
Aïcha, 29 ans, Mali : « J’ai longtemps eu honte de parler. C’est grâce à une association de femmes que j’ai pu trouver la force de partir et de reconstruire ma vie. Aujourd’hui, j’aide d’autres femmes à sortir du silence. »
Nadia, 41 ans, Maroc : « La loi m’a protégée, mais c’est la solidarité entre femmes qui m’a sauvée. Il faut oser demander de l’aide, même quand on pense être seule. »

Le rôle des réseaux sociaux et des médias
Les réseaux sociaux jouent un rôle clé dans la libération de la parole. Des hashtags comme #StopViolences ou #BrisonsLeSilence permettent aux victimes de partager leur histoire et de trouver du soutien. Les médias, de leur côté, multiplient les enquêtes et les reportages pour sensibiliser le grand public.
Les défis à surmonter
- Lutter contre la stigmatisation et la peur de porter plainte
- Former davantage de professionnels à l’accueil des victimes
- Garantir l’application effective des lois sur tout le territoire
- Soutenir le travail des associations de terrain
Conclusion
La lutte contre les violences conjugales avance, mais le chemin reste long. Grâce à la mobilisation des femmes, à l’évolution des lois et à la solidarité, l’espoir grandit. Briser le silence, c’est déjà commencer à guérir.