Introduction
Il y a des confidences qui bouleversent, des histoires qui dérangent, mais qui méritent d’être racontées parce qu’elles sont le reflet d’une réalité vécue par plus de femmes qu’on ne l’imagine. Aujourd’hui, BOBEA donne la parole à Claire*, 39 ans, confrontée à une situation intime et taboue : son mari est atteint de priapisme, une pathologie rare et douloureuse qui bouleverse leur vie de couple. Face à l’impossibilité de satisfaire ses besoins, elle s’interroge : doit-elle lui laisser la liberté d’aller voir ailleurs ? Comment gérer la culpabilité, la jalousie, la peur de perdre l’autre ? Un témoignage poignant, des conseils d’experts et des pistes pour avancer.
Quand la maladie s’invite dans l’intimité
Claire et Marc* formaient un couple complice, uni par quinze ans de vie commune et deux enfants. Leur sexualité, sans être torride, était épanouie et tendre. Mais il y a deux ans, tout a basculé : Marc a été diagnostiqué d’un priapisme chronique, une érection douloureuse et persistante, qui nécessite des soins médicaux d’urgence. Après plusieurs hospitalisations, les médecins lui ont conseillé l’abstinence, le temps de stabiliser la situation.
« Au début, j’ai cru que ce serait temporaire. Mais les mois ont passé, et notre vie sexuelle a disparu. Je me suis sentie impuissante, triste, parfois en colère. J’aime mon mari, mais je n’arrive plus à lui donner ce dont il a besoin. »
La solitude, la frustration… et la tentation
Face à l’absence de rapports, Marc a commencé à s’éloigner. Claire sentait la tension monter, la tendresse se raréfier. « Je voyais bien qu’il souffrait, qu’il était frustré. Il m’a avoué qu’il pensait à d’autres femmes, qu’il avait envie de retrouver une vie sexuelle, même ailleurs. J’ai eu l’impression d’être trahie, mais aussi soulagée qu’il ose en parler. »
La question s’est alors posée, brutale : doit-elle lui donner la permission de vivre d’autres aventures ? Est-ce une trahison, ou un acte d’amour ? Comment garder la confiance, la complicité, quand le désir ne peut plus s’exprimer dans le couple ?

Parler, sans tabou
Pour Claire, la clé a été le dialogue. « Nous avons beaucoup parlé, parfois en pleurant, parfois en riant. J’ai compris que ce n’était pas contre moi, ni contre notre histoire. C’est la maladie qui nous vole quelque chose, pas un manque d’amour. »
Ils ont consulté un sexologue, qui les a aidés à poser des mots sur leurs peurs, leurs envies, leurs limites. « Le thérapeute nous a expliqué que la fidélité ne se résume pas au sexe. On peut rester un couple soudé, même si l’un ou l’autre a besoin d’aller chercher ailleurs ce qu’il ne trouve plus à la maison. »
Les conseils d’experts
1. Prendre le temps de réfléchir
Avant de prendre une décision, il est essentiel de s’interroger sur ses propres limites, ses valeurs, ses besoins. Laisser l’autre vivre d’autres aventures n’est pas anodin : cela peut renforcer le couple, mais aussi le fragiliser.
2. Fixer des règles claires
Si le couple choisit d’ouvrir la relation, il est important de définir ensemble les règles : discrétion, protection, pas de sentiments, ou au contraire, totale transparence. L’essentiel est que chacun se sente respecté et entendu.
3. Se faire accompagner
Un accompagnement par un sexologue, un thérapeute de couple, ou même un groupe de parole peut aider à traverser cette période difficile, à exprimer ses émotions et à éviter les non-dits.
4. Ne pas s’oublier
Claire avoue avoir traversé des moments de doute, de jalousie, de tristesse. « J’ai compris que je devais aussi penser à moi, à mon bien-être, à mon désir. J’ai repris le sport, je sors plus avec mes amies, je m’accorde des petits plaisirs. »

Témoignage
« Je ne sais pas ce que l’avenir nous réserve. Peut-être qu’un jour, notre vie sexuelle renaîtra. Peut-être pas. Mais je sais que l’amour, le vrai, c’est aussi accepter que l’autre ait des besoins différents, et lui laisser la liberté d’être heureux, même si ce n’est pas avec moi. » – Claire*
Quand la fidélité prend un autre sens
Le priapisme de Marc a bouleversé l’équilibre du couple, mais il a aussi ouvert de nouveaux horizons : la tendresse, la complicité, le respect des différences. Claire et Marc réinventent leur relation, loin des normes, en cherchant ce qui les unit au-delà du sexe.
Conclusion
Donner à son partenaire la liberté d’aller voir ailleurs n’est jamais une décision facile. Cela demande du courage, de la confiance, et beaucoup d’amour. Chez BOBEA, nous croyons que chaque couple a le droit d’inventer ses propres règles, de s’écouter, de se soutenir, et de traverser ensemble les tempêtes de la vie.