Introduction
En 2025, la France affiche un record historique de créations d’entreprises portées par des femmes. Les médias célèbrent cette « vague rose » qui transformerait le visage de l’économie. Mais cette croissance est-elle aussi spectaculaire qu’on le dit ? L’entrepreneuriat féminin bénéficie-t-il enfin d’un environnement favorable, ou bien les obstacles restent-ils nombreux ? BOBEA fait le point sur les chiffres, les tendances et les défis qui attendent les entrepreneures françaises cette année.
Les chiffres de l’entrepreneuriat féminin en 2025
Selon l’INSEE, près de 43 % des nouvelles entreprises créées en France en 2024 l’ont été par des femmes, contre 38 % en 2020. Cette progression est particulièrement visible dans les secteurs du numérique, du bien-être, de l’économie verte et de l’artisanat. Les régions Île-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et Occitanie concentrent le plus grand nombre d’entrepreneures, mais la dynamique touche aussi les territoires ruraux.
Les secteurs porteurs
- Tech et numérique : de plus en plus de femmes fondent des start-ups, notamment dans la santé digitale, l’éducation en ligne ou la cybersécurité.
- Économie verte : l’éco-entrepreneuriat féminin explose, avec des initiatives dans le recyclage, l’agriculture urbaine, la mode éthique.
- Services à la personne, bien-être, coaching : des domaines traditionnellement féminisés, mais qui se professionnalisent et innovent.
Les moteurs de la croissance
Un écosystème en mutation
Les réseaux d’accompagnement (Réseau Entreprendre, Femmes Business Angels, Les Premières…) se multiplient, facilitant l’accès au mentorat, à la formation et au financement. Les banques et investisseurs commencent à cibler spécifiquement les projets féminins, même si les montants levés restent inférieurs à ceux des hommes.

Une nouvelle génération d’entrepreneures
Les entrepreneures de 2025 sont jeunes, connectées et engagées. Beaucoup veulent donner du sens à leur activité : impact social, écologie, inclusion. Elles n’hésitent plus à communiquer sur leurs valeurs et à s’entourer de partenaires partageant leur vision.
Les freins qui subsistent
Accès au financement : toujours un plafond de verre
Malgré les progrès, les femmes peinent encore à lever des fonds : selon la BPI, elles ne reçoivent que 15 % des financements de capital-risque, alors qu’elles représentent près de la moitié des créatrices. Les stéréotypes de genre persistent chez certains investisseurs, qui doutent de la capacité des femmes à gérer la croissance ou à prendre des risques.
Conciliation vie pro/vie perso : un défi permanent
La charge mentale, la difficulté à trouver des modes de garde adaptés ou à équilibrer les temps familiaux et professionnels restent des obstacles majeurs. De nombreuses entrepreneures témoignent de la nécessité de « tout faire » : gérer l’entreprise, la maison, les enfants.
Isolement et manque de modèles
Si les réseaux féminins se développent, beaucoup d’entrepreneures souffrent encore d’isolement, surtout en dehors des grandes villes. Le manque de visibilité des rôles modèles féminins dans certains secteurs freine l’ambition de nombreuses jeunes femmes.
Témoignages

« J’ai lancé ma start-up dans la santé connectée après la naissance de ma fille. J’ai dû me battre pour être prise au sérieux par les investisseurs, mais aujourd’hui, j’emploie 10 personnes. » – Amélie, 34 ans, Lyon
« Le plus dur, c’est de tout gérer : le business, les enfants, la maison. Mais la liberté d’être son propre patron, ça n’a pas de prix. » – Samira, 41 ans, Bordeaux
Encadré : Les aides et réseaux à connaître
- Réseau Entreprendre
- Femmes Business Angels
- Les Premières
- BPI France – Garantie Égalité Femmes
- France Active (financement solidaire)
Conclusion : Une révolution en marche, mais encore incomplète
L’entrepreneuriat féminin progresse à grands pas, porté par une génération ambitieuse et engagée. Mais pour que la vague devienne un véritable raz-de-marée, il reste à lever les freins culturels, financiers et organisationnels. Chez BOBEA, nous croyons que soutenir les entrepreneures, c’est investir dans une économie plus innovante, inclusive et durable.