Tunisie : Les femmes en première ligne pour défendre leurs acquis

La Tunisie, autre­fois pio­nnière de l’é­man­ci­pa­tion fémi­nine dans le monde arabe, voit aujour­d’hui les droits des femmes remis en cause par le pou­voir autori­taire et con­ser­va­teur en place. Mais loin de se résign­er, les Tunisi­ennes sont en pre­mière ligne pour défendre farouche­ment leurs lib­ertés chère­ment acquis­es.

Un mod­èle d’é­man­ci­pa­tion fémi­nine frag­ilisé

Dès l’indépen­dance en 1956, la Tunisie s’est démar­quée en pro­mul­guant un Code du Statut Per­son­nel pro­gres­siste qui abolis­sait la polyg­a­mie, insti­tu­ait le divorce judi­ci­aire et l’é­gal­ité en héritage entre hommes et femmes. Ce code, con­jugué à une poli­tique volon­tariste en faveur de l’é­d­u­ca­tion des filles, a fait de la Tunisie un phare de l’é­man­ci­pa­tion fémi­nine dans la région. Cepen­dant, depuis la révo­lu­tion de 2011 et l’ar­rivée au pou­voir d’un gou­verne­ment con­ser­va­teur, ces acquis sont pro­gres­sive­ment remis en cause. Le pro­jet de loi sur “l’é­gal­ité des chances”, cen­sé ren­forcer l’é­gal­ité hommes-femmes, a été dénaturé pour restrein­dre les droits des Tunisi­ennes.

Une mobil­i­sa­tion sans précé­dent

Face à cette régres­sion, les femmes tunisi­ennes ont choisi la résis­tance. Asso­ci­a­tions fémin­istes, mil­i­tantes, avo­cates, artistes, elles se mobilisent sur tous les fronts pour défendre leurs droits fon­da­men­taux. Des man­i­fes­ta­tions mon­stres ont été organ­isées dans les rues de Tunis pour dénon­cer les atteintes aux lib­ertés indi­vidu­elles. Sur les réseaux soci­aux, des cam­pagnes de sen­si­bil­i­sa­tion mas­sive ont vu le jour, brisant les tabous autour des vio­lences faites aux femmes.

Une lutte pour l’avenir de la Tunisie

Au-delà de la défense des droits des femmes, c’est l’avenir même de la Tunisie qui se joue. Comme l’ex­plique Bochra Bel­haj Hmi­da, avo­cate et fig­ure his­torique du mou­ve­ment fémin­iste tunisien :“La lutte pour les droits des femmes est indis­so­cia­ble de la lutte pour la démoc­ra­tie et les lib­ertés fon­da­men­tales. Une société qui opprime ses femmes ne peut pré­ten­dre au pro­grès et à la moder­nité. “Les Tunisi­ennes en sont con­va­in­cues : leur com­bat est celui de toute une nation qui aspire à rester fidèle à son héritage pro­gres­siste et ouvert sur le monde. Une lutte de tous les instants, mais essen­tielle pour l’avenir du pays.

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