
Le Brésil avec ses cartes postales colorées et ses plages à perte de vue, où se côtoient joyeusement des filles et des garçons de toutes les couleurs, nous fera toujours rêver. N’empêche que cela relève surtout de la carte postale.
L’arrivée de un adepte décomplexé du néofascisme, nous aura ouvert les yeux sur une sanie qui continue de pourrir la société occidentale, celle de la haine et du mépris des non blancs, portés comme autant d’étendards par une minorité mal dans sa peau. Pour en avoir le cœur net, et nous en convaincre, nous sommes allés vivre, nous-mêmes, le quotidien des femmes du Brésil, du roi Pelé ; ce pays des femmes métissées, indiennes ou noires.
Au aurore, la banlieue de Rio, se réveille et ouvre ses temples dédiés à la beauté, des lieux sanctifiés, comme autant de chapelles, ses salons de beautés, célèbrent la puissance de la beauté et de l’apparence. Parce qu’au Brésil, comme ne Argentine ou au Honduras, en Amérique latine, en général, la beauté est un culte, une mystique sociale quasi inexplicable. Alors , ici les femmes noires veulent participer à leur manière au mouvement .Et faire partie de la légende.
Les canaux de beautés qui les ignorent
Souvent victimes, de viols, du racisme et de stéréotypes, elles avaient l’habitude de se décaper la peau et surtout de lisser les cheveux. Pour suivre la mode dans les magazines tenus par la communauté blanche surpuissante et hégémonique qui dicte les modes et les critères de beauté. Aujourd’hui, les beleza du Brésil, ont changé. Désormais elles affichent leur fierté de porter la peau noire et de vivre comme des femmes noires, avec leurs habitudes de beauté, leurs tresses hautes ou leur afro à la Angela Davis. Maintenant, plus question de se lisser les cheveux, on brandit sa coupe afro ou on se tresse comme les élégantes africaines et, surtout on en est fières. Le vent a tourné.

Un juste retour de la beauté naturelle
Parce que le monde a encore de nombreuses révolutions à faire. Certes, au Brésil, les revenus des Noirs et métis sont ceux qui ont le plus augmenté , de 2001 à 2009, de 43% et 48% respectivement, contre 21% pour les Blancs, selon cet expert de la classe moyenne . Cela reste une évolution salutaire qui masque mal la situation des noirs dans cette région du monde où , la femme noire , les populations indiennes , autochtones, gagnent encore moitie moins que les hommes et les femmes blanches ! Incroyable mais vrai !
Et cette réalité est encore présente en Colombie, en Argentine où les noirs ont systématiquement été massacrés pour blanchir la population. Voila le monde dans lequel nous vivons avec notre belle conscience de pays occidentaux dits démocratiques. Comment peut-on accepter que plus de 125 ans après l’abolition de l’esclavage, les Blancs gagnent encore deux fois plus que les Noirs ! Demain, il fera plus beau. Nous y croyons encore.
Margarita Samos, Bobea Magazine , Amérique latine